Chlordécone : apprendre à vivre avec…

Presque 30 ans après son interdiction, le chlordécone, un pesticide utilisé pour lutter contre le charançon des bananiers, est encore bien présent en Guadeloupe et en Martinique. Afin de protéger la population de ses effets néfastes, de bonnes pratiques en matière alimentaire doivent être mises en place. Lesquelles ?

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Presque 30 ans après son interdiction, le chlordécone, un pesticide utilisé pour lutter contre le charançon des bananiers, est encore bien présent en Guadeloupe et en Martinique. Afin de protéger la population de ses effets néfastes, de bonnes pratiques en matière alimentaire doivent être mises en place. Lesquelles ?

Chlordécone : enrayer la contamination de l’alimentation

Le chlordécone est un pesticide qui a été utilisé en Guadeloupe et en Martinique entre 1972 et 1993 pour lutter contre le charançon du bananier, un insecte s’attaquant à la plante en creusant des galeries directement dans le bulbe ou le tronc.

Un pesticide qui s’est révélé particulièrement nocif sur le plan sanitaire et environnemental : en plus d’avoir contaminé les personnes directement exposées, le chlordécone s’est également répandu dans la terre et dans les eaux, contaminant par conséquent l’alimentation.

Pour limiter la contamination par l’alimentation, plusieurs gestes peuvent être adoptés. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a formulé en ce sens plusieurs recommandations :

  • limiter à 4 fois par semaine la consommation de produits de la pêche en provenance des circuits courts (pêche de loisir, de subsistance ou achat sur le bord des routes) ;
  • ne pas consommer de produits de pêche en eau douce issus des zones d’interdiction de pêche définies par arrêté préfectoral ;
  • limiter à 2 fois par semaine la consommation de racines et de tubercules issues des jardins familiaux en zone réputée contaminée.

L’Anses avait déjà formulé ces recommandations en 2007. Avec un recul de 15 ans, il est apparu que leur mise en pratique permettait de réduire le taux de chlordécone dans le sang des habitants.

Les principaux points de vigilance sont le potager et les œufs autoproduits qui peuvent être un important vecteur de contamination.

Il est donc important de se rapprocher des programmes des jardins familiaux (JAFA), qui permettent de se renseigner sur la concentration en chlordécone du sol et d’obtenir des conseils pour réduire la contamination des aliments autoproduits.

De même, il est également recommandé de surveiller l’alimentation donnée aux animaux d’élevage, afin de ne pas les contaminer.

  • Actualités de l’Anses du 6 décembre 2022 : « Chlordécone aux Antilles : des pratiques efficaces existent pour réduire l’exposition alimentaire »
  • Communiqué des ministères de la Santé et de la Prévention, et des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées du 5 novembre 2022 : « Le plan chlordécone IV (2021-2027) »

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