Voici un panorama des principales nouvelles dispositions juridiques, fiscales et sociales qui vont impacter, en 2024, les prestataires de services, et plus spécialement cette année les assureurs, les entreprises de service à la personne, les entreprises de spectacle (au sens large), les plateformes web.
Pour les assureurs
Provision pour risque
Les entreprises d’assurances et de réassurances peuvent constituer en franchise d’impôt des provisions destinées à faire face aux charges exceptionnelles afférentes aux opérations qui garantissent :
- les risques dus à des éléments naturels ;
- le risque atomique ;
- les risques de responsabilité civile dus à la pollution ;
- les risques spatiaux ;
- les risques liés aux attentats, au terrorisme et au transport aérien.
La loi de finances pour 2024 ajoute à cette liste, à compter du 1er janvier 2024, les risques dus aux atteintes aux systèmes d’information et de communication.
Par ailleurs, elle aménage les modalités de calcul de ces provisions.
Exonération d’impôt
Les agents généraux d’assurance exerçant leur activité à titre individuelle bénéficient désormais d’une exonération d’impôt à raison de l’indemnité compensatrice perçue à l’occasion de la cessation de leur mandat si le contrat de mandat a au moins 5 ans d’ancienneté et si l’agent d’assurances vend son entreprise individuelle.
Cette exonération sera totale si la valeur des éléments cédés n’excède pas 500 000 € et sera partielle si cette valeur est comprise entre 500 000 € et 1 M€.
Pour les utilisateurs de plateformes web
Les plateformes web de mise en relation doivent déclarer auprès de l’administration fiscale les opérations réalisées par leurs utilisateurs, administration fiscale qui transmet ensuite ces informations à l’administration sociale.
Il est prévu un renforcement de cette obligation, à compter du 1er janvier 2024 (selon des modalités à définir par décret), permettant de faciliter l’identification de chaque vendeur ou prestataire et les échanges avec eux.
Par ailleurs, les travailleurs indépendants qui utilisent ces plateformes pour leur activité peuvent les autoriser à réaliser, via un mandat, les démarches déclaratives de début d’activité auprès du guichet unique.
À compter du 1er janvier 2027, les plateformes devront procéder, non plus sur la base du volontariat comme c’est le cas actuellement, mais obligatoirement, chaque mois, auprès de l’URSSAF :
- à la déclaration du montant du chiffre d’affaires et / ou des recettes réalisés par l’utilisateur ;
- à la déclaration et au versement, pour le compte de chaque utilisateur, des sommes précomptées (cotisations et contributions sociales, et le cas échéant, versement libératoire de l’impôt sur le revenu).
Pour les entreprises de services à la personne
Avantages fiscaux et sociaux
Les entreprises qui exercent à titre exclusif une activité de services à la personne auprès de particuliers peuvent, toutes conditions remplies, faire bénéficier à leurs clients :
- du taux réduit de TVA à 10 % ;
- du crédit d’impôt service à la personne ;
- d’une exonération de cotisations et contributions patronales.
Ces avantages sont notamment soumis aux conditions suivantes :
- l’entreprise doit exercer une ou plusieurs activités de services à la personne à titre exclusif ;
- elle doit effectuer une déclaration de son activité auprès du représentant de l’État dans le département.
La condition d’exclusivité de l’activité de services à la personne peut faire perdre aux clients d’une structure qui exerce à la fois une activité éligible et une activité non éligible, le bénéfice des avantages fiscaux et sociaux évoqués.
Une problématique que ne rencontrent pas certaines associations intermédiaires, communes ou régies de quartiers, qui sont dispensées de la condition d’activité exclusive, dès lors qu’elles tiennent une comptabilité séparée.
Pour tenter de remédier à cette situation, à compter du 1er janvier 2025, 2 nouveaux cas de dispense de la condition d’activité exclusive de services à la personne sont créés au profit :
- des entrepreneurs individuels soumis au régime fiscal « micro-BIC » et au « micro-social » ;
- des entreprises de moins de 11 salariés, autrement dit les très petites entreprises (TPE).
Des précisions sont encore attendues par décret quant aux modalités d’application de ces dispenses.
Obligations déclaratives et de paiement
Il faut par ailleurs noter que la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 aménage le dispositif dématérialisé de déclaration et de paiement des organismes de services à la personne par les particuliers.
Pour les entreprises de spectacle
Un certain nombre d’avantages fiscaux profitent aux entreprises de spectacle, tout particulièrement dans le domaine du cinéma, du théâtre, de la musique, de la vidéo, etc.
La loi de finances pour 2024 aménage et reporte la fin programmée d’un certain nombre de dispositifs, et notamment les suivants :
- le crédit d’impôt musique est prolongé de 2 ans et prendra fin le 31 décembre 2027 ;
- le crédit d’impôt en faveur des créateurs de jeux vidéo prendra fin le 31 décembre 2026 ;
- le crédit d’impôt pour dépenses de production de spectacles vivants est aménagé (notamment s’agissant de la jauge des concerts) et prendra fin le 31 décembre 2027 ;
- le crédit d’impôt en faveur des représentations théâtrales d’œuvres dramatiques prendra fin le 31 décembre 2027 et est ouvert, désormais, aux représentations de cirque ;
- le crédit d’impôt pour dépenses d’édition d’œuvres musicales est prorogé jusqu’au 31 décembre 2027 ;
- le crédit d’impôt pour dépenses de production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles est prorogé jusqu’au 31 décembre 2026.
Par ailleurs, une taxe spéciale est créée sur la mise à disposition du public d’un service offrant l’accès à des enregistrements phonographiques ou vidéomusicaux à la demande.
Notez, en outre, que les billets d’entrée aux compétitions de jeux vidéo sont désormais soumis à la TVA au taux réduit de 5,5 % (au lieu de 20 %), comme pour les spectacles tels que les concerts, les représentations théâtrales, etc.
Notez enfin que l’exonération de cotisation foncière des entreprises dont bénéficient les auteurs d’œuvres écrites est étendue, à compter du 1er janvier 2024 :
- aux auteurs d’œuvres graphiques et plastiques, qui relèvent du régime social des artistes-auteurs ;
- aux auteurs d’œuvres littéraires et dramatiques, musicales et chorégraphiques, audiovisuelles et cinématographiques, photographiques ;
- aux auteurs et compositeurs de musique ;
- aux coauteurs d’œuvres audiovisuelles réalisées en collaboration ;
- aux auteurs d’œuvres radiophoniques.
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